Actions collectives
Chaque année, STI mène des actions de prévention avec des branches professionnelles ou des experts. Ainsi, si vous souhaitez collaborer avec nous, il vous suffit de présenter votre projet à notre service Communication.
Action Garages : réduire les risques liés aux agents Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques (CMR)
Depuis septembre 2021, le service de Santé au Travail en Iroise mène une action collective sur la prévention des risques professionnels, et plus spécifiquement du risque chimique, dans le secteur du commerce et de la réparation automobile.
Cette action s’inscrit dans le cadre de notre projet de service. Elle devrait durer 5 ans et concerner les 270 professionnels de ce secteur, adhérents à la STI. Cette démarche vise, principalement, à accompagner les employeurs dans la gestion du risque chimique, faire des recommandations concernant ce risque et ainsi permettre de répondre aux dispositions réglementaires.
Cette visite donne lieu à l’établissement de la fiche d’entreprise et d’un rapport d’aide à
l’évaluation du risque chimique, validé par le Médecin du travail.
Agents Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques (CMR) et fumées de soudage – Former pour mieux prévenir
Le risque chimique lié aux fumées de soudage est méconnu par les employeurs et les salariés. La protection des salariés est souvent insuffisante, aussi bien au niveau des équipements de protection collective que des équipements de protection individuelle. La montée en
compétence des professionnels de la STI permettrait d’améliorer la prévention dans les entreprises et réduire le nombre de salariés exposés.
Dans le cadre du projet de service 2020-2025, 50 professionnels de la STI ont été initiés aux procédés de soudage à l’arc durant l’année 2021.
La STI a signé une convention de stage avec l’Association La Caisse à Clous, composée de bénévoles, dont des soudeurs professionnels à la retraite. L’initiation s’est déroulée sur une journée avec une partie théorique et une partie pratique. Les professionnels ont pu réaliser des
cordons avec les procédés de soudage suivants : à l’arc à l’électrode enrobée, au MAG et au TIG. Cela leur permet maintenant de mieux appréhender le travail des soudeurs et d’identifier précisément les procédés de soudage utilisés.
A la suite de cette initiation, un guide élaboré par le groupe de travail Action Soudage
Action chez les prothésistes dentaires
Les prothésistes dentaires sont régulièrement exposés à de nombreux produits chimiques dont notamment la silice cristalline contenue dans le matériau de revêtement servant pour la technique de fabrication de prothèse à la cire perdue.
Le Service de Santé au Travail en Iroise a décidé de réaliser une étude sur l’ensemble de ses laboratoires volontaires adhérents (neuf au total) pour effectuer un bilan complet sur l'exposition aux produits chimiques. Cette action s’est déroulée sur environ deux ans de 2019
à 2021.
Pour chaque laboratoire, la fiche d’entreprise a été créée ou mise à jour, un diagnostic ventilation portant sur la ventilation générale et les captages à la source du laboratoire a été transmis ainsi qu’un rapport d’aide à l’évaluation du risque chimique, validé par le Médecin du
Travail.
Effet de l'exposition professionnelle aux fumées de soudage et au bruit sur la variabilité de la fréquence cardiaque : une étude exposée-non exposée sur les soudeurs et la population des travailleurs des aéroports
Les fumées de soudage (FS) sont un mélange complexe de gaz et de particules. L'action de l'exposition professionnelle aux FS sur le système cardiovasculaire a été récemment étudiée comme pour le bruit. Question de recherche : Les principaux objectifs de notre étude sont donc
d'évaluer l'impact de l'exposition aux FS, au bruit et au bruit combiné aux FS sur le système nerveux autonome (SNA) tel qu'évalué par la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC).
Les groupes d'étude étaient constitués de 16 soudeurs et de huit employés d'aéroport (en tant que groupe témoin). Cette étude s’est déroulée de juin à septembre 2017. Tous les participants ont subi un électrocardiogramme ambulatoire, une étude de l’exposition aux FS personnelle et une surveillance de l'exposition au bruit, respectivement, avec recueil de poussières et dosimètre de bruit calibré pendant la journée de travail. Des évaluations environnementales atmosphériques sur les lieux de travail ont également été réalisées. Les paramètres VFC ont été résumés pour toute la journée de travail et toutes les heures. Des tests de corrélation ont été utilisés pour examiner la relation entre les paramètres de VFC et les niveaux d'exposition au bruit dans les deux populations. L'analyse de covariance (ANCOVA) a été utilisée pour la moyenne de chaque paramètre VFC.
Cette étude montre un impact des fumées de soudage et du bruit sur l'équilibre du SNA. Une hypothèse est que l'exposition aux fumées de soudage pourrait augmenter la sensibilité à l'exposition au bruit sur le système nerveux autonome ou qu'il existe un effet synergique.
Mieux sensibiliser et former les apprentis à la santé et à la sécurité
De 2015 à 2019, les professionnels de la STI se sont mobilisés auprès des apprentis de l’IFAC. Au total 723 apprentis dans les filières de la coiffure, l’automobile, la boulangerie/pâtisserie et l’hôtellerie/restauration ont été sensibilisés à la prévention des risques professionnels.
Action Coiffeurs dans les salons adhérents de la STI
Les coiffeurs manipulent au quotidien des produits chimiques cosmétiques et d’entretien. Il existe des effets sur la santé : cutanés et respiratoires (eczéma, rhinite, asthme) imputables à la manipulation des produits.
En cas de grossesse, un risque lié à l’exposition aux produits de coiffure ne peut pas être écarté au regard des données actuelles.
Afin de prévenir les risques professionnels, le service de Santé au Travail en Iroise a mené une action entre 2014 et 2017 dans les salons de coiffure adhérents. L’objectif de cette action était d’évaluer les systèmes de ventilation dans l’ensemble des salons de coiffure Finistériens, adhérents à la STI et de proposer des mesures de prévention. Cela a donné lieu à la création d’un cahier des charges relatif à la ventilation dans les salons, validé par la CARSAT Bretagne.
Au total, 204 entreprises ont bénéficié de cette action.
Prévention de l’usure professionnelle dans le secteur de l’Aide à domicile
En Bretagne en 2019, le secteur de l’aide à domicile comptabilisait plus de 156 000 journées de travail perdues en lien avec des accidents de travail. En comparaison avec l’ensemble des secteurs professionnels, on peut noter une surreprésentation des affections de l’appareil
locomoteur, notamment au niveau du rachis. La 2e pathologie signalée pour les métiers de l’aide à domicile est celle de la souffrance psychique en lien avec le travail. La surcharge de travail, un déficit de reconnaissance, la qualité des relations au travail, les horaires de travail sont les principaux agents d’exposition identifiés.
Les enjeux en matière de prévention des risques professionnels et de désinsertion professionnelle sont donc majeurs au sein du secteur de l’aide à domicile. Dans ce cadre, le service de Santé au Travail en Iroise, en partenariat avec la CARSAT, la DREETS et les autres services de santé au travail bretons, ont lancé l’action “prévention de l’usure professionnelle dans le secteur de l’aide à domicile”
Cette action de terrain a pour objectif d’accompagner les structures de façon individuelle dans la transformation et l’amélioration des conditions de travail.
L’accompagnement se compose de temps d’échange avec les intervenants à domicile autour de différents risques, avec les encadrants et la direction des structures. L'objectif étant de construire collectivement un plan d’action pour améliorer les conditions de travail.
Depuis 2017, près de 40 % des structures d’aides à domicile suivies par le service ont bénéficié de l’action.
Evaluation de l’exposition des contrôleurs techniques aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) regroupent plusieurs centaines de molécules retrouvées de manière ubiquitaire dans l’environnement. De nombreux HAP présents dans l’atmosphère existent simultanément sous forme gazeuse et particulaire avec
généralement une prépondérance des HAP gazeux sur les particulaires. Leur impact sanitaire et leur comportement dans l’environnement, diffèrent selon la forme considérée. L’exposition professionnelle à ces composés est associée à un excès de risque de cancer de la vessie, de la peau et du poumon. Outre leurs propriétés cancérigènes, les HAP présentent un caractère mutagène dépendant de la structure chimique des métabolites formés.
Au vue des incertitudes persistantes sur l’exposition réelle des contrôleurs techniques aux HAP, et notamment aux agents cancérogènes, le service de santé au travail en iroise a décidé de réaliser une étude spécifique sur ce sujet en collaboration avec le Laboratoire de Toxicologie
Professionnelle et Environnementale du Centre Hospitalier Universitaire de GRENOBLE. Elle s’est déroulée durant les mois de Mars et Avril 2017.
Neuf centres de contrôles techniques, pour véhicules légers exclusivement, ont participé à l’étude. Seuls les salariés non-fumeurs ont été concernés, afin de pouvoir corréler le plus précisément possible les résultats avec l’exposition professionnelle.
L’étude a porté sur une analyse de prélèvements atmosphériques et de prélèvements urinaires, lors des différentes visites (visites techniques périodiques, visites complémentaires et contrevisites). Dans chaque centre, un prélèvement atmosphérique individuel d’HAP particulaires et gazeux a été réalisé. Les prélèvements urinaires ont concerné tous les salariés. Cette étude montre une faible exposition aux gaz d’échappement chez les contrôleurs techniques, et essentiellement une exposition aux HAP gazeux plus que particulaires. Les
résultats biologiques sont cohérents avec les résultats atmosphériques.
Du fait de la cancérogénicité de certains HAP, il est recommandé de maintenir les mesures de prévention collective (système d’aspiration des gaz d’échappement pendant les contrôles antipollution), de prévention individuelle (gants), d’hygiène de nature à limiter l’absorption cutanée
des HAP (lavage fréquent des mains).
Evaluation de l’exposition des techniciens chauffagistes aux fibres céramiques réfractaires (FCR)
L’utilisation des fibres céramiques réfractaires (FCR) comme isolant a été massive dans les chaudières à condensation jusqu’à la fin des années 90. Depuis, une substitution de ces fibres a été engagée par les fabricants pour les chaudières dites « à tirage naturel », mais ces
matériaux restent utilisés dans les corps de chauffe des chaudières à condensation.
Une enquête, interne au service de santé au travail en iroise, réalisée en 2006 auprès de 39 plombiers chauffagistes brestois, a mis en évidence une faible connaissance globale des risques liés à l’exposition à ces fibres (36% sans opinion) et des protocoles de prévention collective et individuelle mis en place par les entreprises de maintenance de chaudières extrêmement différents.
Au regard de ces informations, et suite à des discussions avec le Médecin Inspecteur Régional du Travail (MIRT) et la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT), il est apparu utile et nécessaire d’évaluer le niveau d’exposition aux FCR sur ces postes afin de définir une stratégie de prévention et d’information du risque comportant des éléments d’information pour les salariés.
Quatre entreprises ont accepté de participer à cette étude dans sept de leurs agences réparties sur les secteurs de Brest, Quimper et Morlaix et 15 salariés ont donné leur accord pour être suivis. La durée des interventions sur le terrain s’est étendue sur un total de 15 jours (12 journées complètes et 3 demi-journées).
Les prélèvements ont été répartis sur la période de septembre 2012 à mars 2013. Cette étude confirme l’exposition aux FCR des techniciens chauffagistes lors de l’entretien des chaudières à condensation mais également des chaudières gaz atmosphériques. L’analyse des
activités professionnelles en collaboration avec les représentants de la branche professionnelles a permis d’élaborer des mesures de prévention collective et individuelle qui seront diffusées avec l’appui des SPST, des CARSAT et du syndicat professionnel.